Une plongée au cœur de notre cuisine de rue !
Outre le fait d’être le symbole même de la diversité de notre patrimoine – indienne, chinoise, créole, européenne, il y a tout ce que vous recherchez – notre cuisine créole, cuisine mauricienne, est l’une des institutions les plus appréciées et respectées de l’île. La survie des restaurants dépend de leur capacité à satisfaire nos goûts exigeants. Il vous suffit de jeter un œil à nos centres commerciaux : plus que pour le shopping, la plupart des gens y vont pour manger dans les aires de restauration.
C’est dans les rues que vous trouverez la meilleure nourriture mauricienne au meilleur prix.
Il est midi et je suis à Curepipe. Les rues vont bientôt affluer de gens faisant la queue, attendant patiemment le meilleur moment de leur journée. Certains choisissent une valeur sûre – et ahem, ahem, une alimentation saine –, le dal-pouri, alors que d’autres préfèrent un kebab bourré à ras bord. Quoi qu’il en soit, chaque Mauricien a sa baz préférée (littéralement « base », un terme très révélateur).

© Khatleen Minerve
1. Dal-pouri/roti ou paratha

© Eric Lee
Je sais, je risque de m’attirer les foudres pour avoir choisi de parler de ces deux-là en même temps (« ils sont tellement différents ! »), mais je ne voulais pas en privilégier un par rapport à l’autre. Les dal-pouri sont des galettes d’origine indienne fourrées d’un mélange de currys différents, qui peuvent varier. Généralement, on retrouve une sorte de curry de grains, des achards, du chutney et/ou une rougay, une sauce rouge à base de tomates.
Le dal-pouri, vous l’aurez deviné, est une galette préparée à parti de dal (pois cassés jaunes). Il est plus mou et plus fin que le roti. C’est pour cela (ou peut-être simplement en raison de l’appétit des Mauriciens) que vous n’en mangez pas qu’un seul, mais plusieurs – ils se vendent par paires. Le dal-pouri est originaire du Bihar, en Inde. Je ne sais pas si nous avons conservé la méthode de cuisson traditionnelle, mais notre dal à nous est assaisonné avec du curcuma et du cumin.
Les roti sont cuits sur une plaque chaude appelée tawa. Ils sont préparés à partir de farine blanche, avec de belles couches d’une pâte semblable à de la pâte feuilletée, mais en plus mou. Idéalement, ils devraient quasiment vous fondre dans la bouche. Si vous êtes dans les parages de Port-Louis, faites un tour chez le légendaire Roti Aka.
2. Gâteaux sucrés et salés : Gato-zinzli/ gato-arwi/ gato-pima/ baja

© Khatleen Minerve
Aussi appelées gajak (snacks), ces petites friandises savoureuses sont vraiment addictives.
Originaire de Xi’an, en Chine, où on les appelle jian dui, les gato-zinzli sont mon aliment-réconfort préféré. Ces boulettes de sésame sont croquantes à l’extérieur et très molles et moelleuses à l’intérieur. Chaque bouchée est comme une caresse au palais.
Les gato-arwi sont de très savoureux gâteaux préparés à partir de racines de taro ou d’igname. Elles ont un goût étonnant, car l’igname ou le taro est assaisonné avec du gingembre, du piment et parfois une sauce à base de tamarin !
Le gato-pima est peut-être le snack le plus connu de l’île Maurice. Comme le dal-pouri, il est préparé à partir de pois cassés jaunes et merveilleusement assaisonné. Outre le piment, les meilleurs gato-pima sont farcis avec du cumin et des herbes.
Les baja, nos pakoras locaux, sont souvent désignés comme les baja lekours – probablement parce qu’ils sont réputés pour être vendus sur le champ de courses et sont indissociables de cette tradition du samedi. Je n’en suis pas sûr toutefois. En tout cas, ce sont de délicieuses fritures préparées avec de la farine de pois chiches, qui s’accompagnent toujours avec un chutney très épicé.
3. Halim
En hiver – même si ce n’est que notre hiver à nous – le halim est la soupe la plus réconfortante qui soit, comme un film de Miyazaki. Fait remarquable, il est également vendu dans la rue.
Composé d’un savant mélange d’épices diverses, de blé, de lentilles et de viande, le halim est très parfumé. J’ai lu quelque part que c’est un mets d’origine arabe introduit par des immigrants iraniens et afghans à Hyderabad, dans le sud de l’Inde, durant la période moghole. Les marins musulmans du sud de l’Inde ont amené ce plat à l’île Maurice et nous ne les en remercierons jamais assez, maintenant un classique de la cuisine de rue mauricienne.

© Eric Lee

© Cuisine Mauritian
4. Kebab
Vous savez ce que j’aime vraiment dans notre kebab ? C’est un plat du Moyen-Orient servi dans une baguette française. On peut difficilement faire plus mauricien. C’est ça la différence entre notre kebab et ceux que l’on trouve ailleurs dans le monde – ainsi que la qualité de notre shawarma, bien sûr.
Un kebab mauricien consiste de brochettes de viande marinée servies avec une sorte de salade dans du pain chaud avec de la mayonnaise, du ketchup et du piment. Mon lieu préféré pour en déguster est chez Shabaan, à Quatre-Bornes – il y a toujours la queue, mais cela en vaut vraiment la peine !

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5. Boulettes

© Bonjour Mauritius
Les boulettes locales sont servies avec un bouillon léger mais savoureux – que demander de mieux ? C’est le meilleur moyen de se débarrasser d’une gueule de bois et c’est pourquoi vous trouverez souvent un vendeur de boulettes à proximité de tous les bars et boîtes de nuit.
Le meilleur, c’est que toutes les boulettes s’accordent bien ensemble. Il n’y a pas besoin de choisir entre les niouk yen (à la chayotte), les sao mai, les wontons et les boulettes au bœuf – vous pouvez manger tout ce que vous voulez !
... Et enfin…
Idéalement, après avoir goûté à l’un de ces mets, je me fais un plaisir d’avaler un alouda en guise de digestif. L’alouda une boisson à base de lait très sucrée et très fraîche. Si vous êtes à Port-Louis, vous pouvez soit vous rendre au marché central pour votre dose de saccharine et/ou essayer de trouver ce gars…

© Eric Lee
Il rend la chaleur étouffante de Port-Louis bien plus supportable.