Le gouvernement mauricien n’a pas attendu la confirmation des premiers cas de COVID-19 dans le pays le mercredi 18 mars 2020 pour mettre en place des mesures afin de faire face à la pandémie.

Le ministère de la Santé et du Bien-être a commencé à suivre la situation de près peu après la déclaration par la Chine à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de l’apparition d’un nouveau coronavirus dans la ville de Wuhan le 31 décembre 2019. Par précaution, le gouvernement mauricien a commencé à imposer des restrictions de voyage dès le 23 janvier 2020. À l’époque, le pays n’avait pas encore enregistré de cas confirmé du virus.

Face à la menace de la pandémie, certaines précautions ont été rapidement mises en place pour limiter, retarder et atténuer la propagation du virus. Le dispositif de surveillance, de détection et de prévention a notamment été renforcé à l’aéroport et dans le port. Trois centres de quarantaine ont également été aménagés, une campagne de sensibilisation lancée et des actions coordonnées entreprises avec l’OMS pour mieux suivre la situation.

Un train de mesures ont été adoptées pour se préparer à affronter le virus, dont l’élaboration d’une stratégie adaptée aux recommandations de l’OMS. Des consultations ont également eu lieu avec les autorités et parties concernées. Avec une escalade rapide en une pandémie aux répercussions graves, le premier décès lié au COVID-19 a été signalé le 21 mars, trois jours après la détection officielle du virus dans le pays.

Renforcement des précautions

De fait, le gouvernement a intensifié ses efforts pour protéger la santé de la population. Quelque Rs 208 millions ont été mises à la disposition du ministère de la Santé et du Bien-être pour l’achat de nouveaux équipements médicaux afin de faire face à l’épidémie.

Par ailleurs, le pays a augmenté sa capacité de dépistage grâce au don de 20 000 tests, 1 000 équipements de protection et 100 000 masques par la Jack Ma Foundation. Quelque 10 000 tests supplémentaires devaient arriver d’Europe en avril 2020. En outre, l’ambassade de Maurice en Chine prépare une commande supplémentaire de tests et d’équipements de protection qui seront acheminés par avion prochainement.

À titre préventif, les frontières du pays avaient déjà été fermées le 18 mars aux voyageurs – dont les passagers de bateaux de croisière dans le port. Tous les établissements d’enseignement publics et privés du pays ont également été fermés le lendemain. Un couvre-feu a été décrété le 23 mars avant la mise en place d’un confinement total, sauf pour les services essentiels, 24 heures plus tard.

Le même jour, la fermeture temporaire des supermarchés, boutiques et boulangeries a été décidée jusqu’au 31 mars. Après le prolongement du couvre-feu, les restrictions sur les courses ont été assouplies le 2 avril. Un accès bihebdomadaire par ordre alphabétique selon le nom de famille a été accordé à chaque ménage dans des conditions sanitaires strictes. Une plate-forme d’achat en ligne a d’autre part été mise en place le vendredi 27 mars par le ministère du Commerce en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice (MCCI).

Soutien aux plus démunis

Dès le début de la crise, le gouvernement mauricien a pris une série de mesures de soutien aux ménages et communautés. Il a notamment distribué 35 000 colis alimentaires aux plus vulnérables et proposé des programmes de soutien aux salariés, travailleurs informels et communautés, ainsi qu’un plan d’assistance spécial de la Banque de Maurice pour les familles ayant un prêt au logement.

Le COVID-19 Solidarity Fund a été créé pour venir en aide aux citoyens les plus démunis. Le président de la République et de nombreux parlementaires se sont déjà engagés à contribuer 10 % de leur salaire pendant un an à ce fonds. Le peuple mauricien est également encouragé à jouer son rôle et le montant total recueilli approchait Rs 60 millions à mi-avril 2020.

Il y a aussi eu de nombreux appels à la vigilance et au respect de toutes les mesures de précaution. Un groupe de travail est présidé tous les jours par le Premier ministre et un Comité national de communication fait un point quotidien sur la situation avec la population. Il lui est régulièrement conseillé de rester chez elle et d’éviter tout contact social qui ne serait pas absolument nécessaire. Parmi les autres outils de communication figurent une ligne téléphonique d’urgence centralisée disponible 24/7 (8924), la page Facebook officielle du ministère de la Santé et du Bien-être, un site web dédié et beSafeMoris, une application mobile développée par Mauritius Telecom.

Le COVID-19 dépasse le cadre d’une crise sanitaire. Avec le soutien de diverses compagnies aériennes, ambassades et opérateurs privés tels que BlueSky, le gouvernement a organisé le rapatriement de ressortissants étrangers dans leur pays d’origine ainsi que le retour de Mauriciens dans l’île après la fermeture des frontières. Le dernier vol d’Air Mauritius a décollé le 28 mars et tous les vols ont été suspendus jusqu’au 30 avril, à l’exception ceux à destination de Rodrigues et destinés à des rapatriements exceptionnels.

Plan de soutien financier

Anticipant l’impact économique du nouveau coronavirus, notamment sur le tourisme, le commerce, la construction et le secteur manufacturier, le gouvernement a annoncé une réduction de 10 % de ses dépenses globales. En outre, un plan de soutien financier initial de Rs 9 milliards a été approuvé pour atténuer les effets négatifs de la crise. Un comité de mise en œuvre et de suivi composé de représentants des secteurs public et privé veillera à son application.

Diverses mesures fiscales et monétaires sont proposées aux opérateurs économiques au niveau macroéconomique et intersectoriel. Tous les permis de travail arrivant à échéance dans le courant de l’année seront automatiquement prolongés jusqu’au 31 décembre 2021. Le gouvernement encouragera également le travail à domicile et mettra en place un service de gouvernement électronique pour minimiser les contacts entre les personnes.

Sur le plan touristique, la taxe sur les billets d’avion a été suspendue jusqu’au 31 juillet 2020 pour les visiteurs en provenance de La Réunion, de l’Australie et de l’Afrique du Sud.

Concernant le secteur des exportations, le régime d’abattement sur le fret sera étendu aux exportations vers l’Afrique du Sud et Tamatave (Madagascar). Le Speed-to-Market Scheme pour accélérer l’accès au marché couvrira également les exportations manufacturières vers l’Afrique, le Japon, l’Australie, le Canada et le Moyen-Orient jusqu’au 31 décembre 2020. En outre, Rs 100 millions seront consacrées à favoriser la production vivrière locale.

Pour contenir l’impact du virus, des dispositions spéciales ont également été prises pour les étudiants et les propriétaires de véhicules.

Solidarité à tous les niveaux

Même si les effets de la pandémie ne sont pas encore totalement connus, ils se manifesteront de différentes manières. En attendant, des particuliers et organisations, tous secteurs et niveaux confondus, unissent leurs forces pour surmonter la crise et se préparer à une éventuelle reprise.

La santé publique et l’économie, particulièrement le tourisme, les prix des matières premières, le commerce, les investissements et les flux financiers risquent d’en être gravement affectés. Business Mauritius participe à l’effort national pour faire face à la crise et continue de travailler étroitement avec les autorités et autres parties concernées sur différents fronts. L’organisation de coordination du secteur privé a mis en place six comités d’intervention sur la santé, la reprise économique, la logistique transfrontalière, l’alimentation, l’approvisionnement et l’énergie, les ressources humaines, ainsi que la communication avec la participation des groupes ENL et Rogers, entre autres.

Avec la fermeture temporaire des hôtels, la plupart des opérateurs du secteur, dont Veranda Hospitality & Leisure et Beachcomber Resorts & Hotels, ont permis l’utilisation de leurs établissements pour les besoins de quarantaine. D’autres initiatives encore ont été engagées à divers niveaux, dont la création du fonds de solidarité #myENL COVID-19 Solidarity Fund par le groupe ENL, l’apport de l’expertise métier de spécialistes tels que Plastinax Austral et FedEx/TNT, la distribution de denrées alimentaires aux nécessiteux par ENL Foundation et le collectif Moka’mwad, ainsi que des collectes de fonds comme « Ansam anou ed nou bann vwazin! » (Ensemble, aidons nos voisins).

Par-dessus tout, le gouvernement continue de surveiller étroitement l’évolution de la situation et s’efforce de prendre toutes les mesures supplémentaires qui s’imposent.

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Benedicte de Comarmond

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